Fusion
Dans la série intitulée « In Memoriam », l’artiste renouvelle la rencontre entre les territoires de la peinture et de la photographie, mais aussi entre l’art ancien et l’art contemporain, entre le portrait et le paysage traité ici de façon allusive, entre figuration et abstraction.
Pour cette série comme pour ses précédents travaux, Sabine Pigalle interroge notre rapport à l’image, créant, à partir de références multiples, une mythologie contemporaine. Revisitant l’histoire de la peinture, documentant les oeuvres de portraitistes allant de la renaissance au dix-neuvième siècle, de maîtres flamands du siècle d’or, elle marie l’ancien et le nouveau.
Géologie du souvenir
Jouant avec les détails, combinant les références au moyen de techniques de compositions, de juxtapositions et de collages multiples, tant visuels que temporels, le travail de mémoire opère. Superposant et sédimentant des strates d’époques différentes, le temps, passé et présent, est mis en scène, ainsi que la trace laissée en chacun de nous. La référence aux vanités du siècle d’or Hollandais participe à l’expression de l’éphémère et de la fugacité, mais en même temps de l’intemporalité et de l’universel . Si le panneau central met en scène le souvenir, la dématerialisation de l’image dans les panneaux latéraux met en scène l’oubli, l’usure du souvenir. Ces panneaux re-racontent d’une manière abstraite l’image centrale, et en quelque sorte en extraient l’ADN. Ces paysages abstraits ponctuent ainsi les portraits, telle les effluves d’une mélodie.
Manipulation
Loin de rechercher l’exactitude de la citation, la série donne à voir des images d’aujourd’hui qui résonnent en chacun de nous avec la séduction d’une étrange familiarité. En outre, elle démontre que, tant sur le plan personnel que collectif, la vérité peut être factice et la mémoire lacunaire.
Fusion
In the series ‘In Memoriam’, the artist reiterates the encounter between the domains of painting and photography, but also traditional and contemporary art, portrait and landscape, addressed here in an allusive way, as well as figuration and abstraction.
Like in her previous work, Sabine Pigalle questions our relationship with image in this series, creating a contemporary mythology from numerous references. She blends the old and the new retracing the history of painting, documenting the works of portraitists from the Renaissance to the nineteenth century, Flemish Masters from the Golden Age.
Geological Memory
Sabine Pigalle offers a study on memory playing with the details, combining references through techniques involving numerous temporal, as well as visual compositions, juxtapositions and collages. Superimposing and laying down stratum from different periods, past and present time feature, and the traces left behind, interspersing her paintings of abstract landscapes with memories, like the little colourful musical one.
Haikus
The recourse to the theme of death alluded to in vanities popular in the Golden Age, pertains to expressions of the ephemeral and elusiveness, but at the same time timelessness and the universal. These images can be interpreted like virtual haiku, seizing the moment in eternity.
Manipulation
Sabine Pigalle re-examines our historical legacy, creating a composite image through borrowing and misappropriating. The perception of it can be deceptive, with the value and density of a true and/or false memory, in line with the functioning of erroneously distinct and really vague memory.
Betrayal
She produces images of today that resound in each of us with a seductively strange familiarity, far from seeking to accurately replicate references. Moreover, beyond valued aesthetic discourse and the pastiche style, she raises the fundamental question of delusion unique to any image, and shows that truth can be artificial and memory patchy, on a personal as well as collective level.