BLOOD AND FIRE
« Critiquer un mythe n’est pas en démontrer la fausseté, mais plutôt retrouver son fond de vérité. » Paul Veyne
Mettre à Feu et à Sang : dévaster, commettre des atrocités par des actions guerrières, ravager. Cette expression est attestée depuis la première moitié du XIXe siècle et se base sur les guerres qui entraînent des effusions de sang et où le feu est employé pour détruire. Le terme feu est employé comme une torche incendiaire et le sang évoque le meurtre.
Cette expression est ici utilisée comme allégorie des ravages causés par la pandémie de Covid-19.
En remixant des oeuvres datant de la renaissance, la série met en perspective le monde du temps de la croyance au merveilleux avec notre expérience contemporaine par le biais d’une narration épique. Sur le plan plastique, l’évocation du danger recourt à l’utilisation symbolique du rouge vif faisant office de mise en garde, à l’ajout de chimères, dragons, monstres, figures mythologiques, nuages de virus, souffles maléfiques comme autant de métaphores.
Au fil des images, un héros apparaît de manière récurrente ; jadis dépeint sous les traits de Saint Georges ou de Saint Michel, il terrasse courageusement un nouveau mal : le dragon signifiait autrefois les forces du mal et le diable, cette fois il incarne l’épidémie. Le regard glisse d’une lecture moralisatrice vers une contemplation de nos structures mythiques.
Engravings by Brueghel and other old masters originally depicting either quiet everyday scenes or mythical subjects like St George are here turned into evocations of the danger with bright red additions of chimera, dragons, monsters, mythological figures, viral rain, etc. The threat of violence reigns in an ambivalent atmosphere between games and war.