LOST IN TRANSLATION
L’intérêt de l’Occident pour l’Orientalisme est apparu au cours du XVIIIe siècle, mais c’est surtout au XIXe siècle que l’attrait pour les thèmes orientaux va connaître son apogée. Les thèmes abordés dans la peinture orientaliste ont pour point commun de se référer à des thématiques orientales, ou tout au moins à la vision occidentale de l’orient, soit une vision fantasmée.
Au XIXe siècle, les oeuvres représentent surtout des scènes de harem, ces thèmes vont peu à peu tomber en désuétude au profit d’une peinture ethnographique.
Dans la série intitulée Lost in Translation, les personnages représentés s’effacent en se fondant dans le décor. La série traite de la disparition, du gommage, et constitue une mise en regard avec le caractère non représentatif des préceptes des arts d’Islam centrés sur l’abstraction, le zellige et l’écriture.
Le zellige est utilisé principalement pour orner les murs ou les fontaines. Il est un composant caractéristique de l’architecture islamique d’Afrique du Nord. Les arts d’Islam ont développé un grand répertoire original de motifs ornementaux et décoratifs. On peut distinguer deux grands types : les motifs géométriques et les arabesques végétales.
Les motifs décoratifs sont légion dans cette forme d’art et extrêmement variés. D’autres éléments ont été mis en valeur, comme l’attention portée au décoratif et l’importance de la géométrie et des décors tapissants. En outre, les représentations d’êtres vivants sont exclues des lieux et des ouvrages religieux.
Ainsi les silhouettes autrefois incarnées, sensuelles et alanguies des odalisques deviennent des formes en filigrane transparentes au profit du carrelage du mur ou d’étoffes reconstituées.
The characters depicted in 19th century Orientalist paintings (an Orient fantasied about by the west), fade as they blend into the background. The series is about disappearance, standardisation, erasing individuality, in a nod to the non-representative nature of Islamic art focussed on abstraction, zellij and writing.